Des victimes de crime : Soyez au courant de vos droits
Le 23 juillet 2015, une nouvelle loi fédérale appelée la Charte canadienne des droits des victimes, souvent appelée la « Charte des droits des victimes », est entrée en vigueur.
La présente publication vise à décrire les droits améliorés des victimes de crime prévus dans la Charte des droits des victimes. Les droits en question cherchent à assurer le traitement des victimes de crime avec compassion, équité et respect. Ce guide définit le terme « victime », il traite de divers points relatifs au système de justice pénale par rapport auxquels les victimes jouissent de droits précis et il explique quand les victimes peuvent exercer de tels droits.
Le droit à l’information
Vous avez le droit d’obtenir des renseignements au sujet du système de justice pénale et de votre dossier.
Cela englobe des renseignements précis sur l’enquête, ainsi que des renseignements sur les poursuites et la peine imposée à la personne qui vous a causé un préjudice. Vous avez, à titre de victime, le droit d’être au courant des programmes de services accessibles aux victimes et de la façon d’y accéder. (Voir Services aux victimes d’actes criminels.)
La police, les services de poursuites publiques, les services correctionnels et les commissions de révision ne fournissent pas systématiquement des renseignements aux victimes – vous devez les demander. Si vous êtes une victime de crime, vous pouvez demander des renseignements au sujet :
- de l’état et du résultat de l’affaire vous concernant;
- du calendrier des poursuites criminelles ainsi que du résultat des poursuites en question;
- de la mise en liberté sous condition du contrevenant ainsi que du moment de cette mise en liberté et des conditions qui y sont rattachées;
- des copies des ordonnances visant la caution, la probation et les condamnations avec sursis;
- des renseignements au sujet d’un accusé se trouvant sous la responsabilité d’une commission de révision ou d’un tribunal, ou ayant été jugé inapte à subir un procès.
Certains renseignements sont accessibles au public et vous pouvez, vous, à titre de victime, ou votre famille, les demander, notamment :
- des renseignements sur l’infraction ayant été perpétrée et le tribunal ayant déclaré le contrevenant coupable;
- le moment où la peine du contrevenant a débuté et sa durée supposée;
- le moment où le contrevenant sera admissible à une libération conditionnelle ou à des sorties sans surveillance.
Les Services aux victimes peuvent vous expliquer vos options pour la réception de renseignements au sujet du contrevenant incarcéré. Les renseignements fournis peuvent légèrement varier entre les autorités fédérales et provinciales ainsi que selon la nature de chaque cas.
Certaines victimes ne veulent rien savoir au sujet du contrevenant après le procès. Vous n’avez pas besoin de vous inscrire ni de demander des renseignements au sujet du cas si vous ne le souhaitez pas.
Si vous souhaitez recevoir les renseignements en question, vous devez vous inscrire. Si vous avez moins de 18 ans, un parent ou un tuteur devra s’inscrire en votre nom. Une fois que vous êtes inscrit, vous avez la responsabilité de fournir vos coordonnées courantes pour continuer à être renseigné au sujet du contrevenant.
Au Nouveau-Brunswick, vous devez vous inscrire auprès des Services aux victimes pour obtenir des renseignements sur la mise en liberté d’un contrevenant qui a été condamné à une peine d’emprisonnement d’une durée de moins de deux ans.
Un contrevenant condamné à une peine d’emprisonnement de deux ans ou plus purgera sa peine dans un pénitencier fédéral. Le cas échéant, vous devez vous inscrire auprès du Programme national des services aux victimes.
Une fois inscrit à titre de victime, vous pourrez demander des renseignements au sujet de la personne qui vous a causé un préjudice auprès du Service correctionnel du Canada et de la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Vous pouvez décider de désigner une personne qui sera notifiée en votre nom. Si vous optez pour cette option, ni l’un ni l’autre organisme ne communiqueront directement avec vous.
Le droit de participation
La Charte des droits des victimes attribue aux victimes deux droits particuliers ayant trait à la participation au processus de justice pénale :
- le droit de déposer une déclaration et le droit qu’elle soit prise en considération;
- le droit que soit pris en considération votre point de vue en ce qui concerne les décisions qui pourraient toucher vos droits en tant que victime.
Une déclaration est un énoncé écrit qu’une personne affectée par un crime peut préparer à l’intention du tribunal au moment du prononcé de la sentence. La victime fait part au tribunal, dans ses propres mots, du préjudice qui lui a été causé par le crime. La déclaration lui permet de s’exprimer au sein du système de justice pénale. Elle peut inclure des photographies ou des dessins expliquant comment le crime l’a affectée. Elle peut être préparée par la victime ou par une personne agissant au nom de la victime. La cour doivent également tenir compte des déclarations lorsqu’ils déterminent la peine de l’accusé. Pour plus de renseignements sur la préparation d’une déclaration, voir le dépliant « Des victimes vulnérables ».
Le droit à la protection
La Charte des droits des victimes accorde aux victimes le droit à la sécurité et au respect de la vie privée à tous les échelons du processus de justice pénale.
Le droit au dédommagement
La Charte des droits des victimes vous attribue le droit de demander au tribunal d’envisager de rendre une ordonnance de dédommagement.
Le droit de déposer une plainte
La Charte des droits des victimes fournit aux victimes de crime le droit de déposer une plainte si elles estiment que leurs droits n’ont pas été respectés ou leur ont été niés.
Chaque province est dotée de sa propre série de formalités concernant les plaintes contre un organisme provincial comme la police, les procureurs de la Couronne et les Services aux victimes. Les victimes doivent comprendre, lorsqu’elles exercent leurs droits, qu’elles n’ont pas le statut de tierce partie dans le cadre des actions en justice. Les droits des victimes ne visent pas à gêner la discrétion fournie à la police et au procureur dans l’exécution de leurs fonctions ni à causer de longs retards dans les procédures ou à compromettre une enquête. Les victimes ne peuvent pas non plus exercer leurs droits d’une manière qui pourraient mettre en danger la vie ou la sécurité de quiconque d’autre ni gêner les décisions prises par une personne ou un organisme autorisés à mettre en liberté un contrevenant dans la collectivité. Le système de justice pénale doit respecter des droits des victimes d’une manière raisonnable et il le fait en tenant compte de la sécurité et des préoccupations des victimes tout en évitant les conséquences imprévues pour le système de justice pénale.
Nota – Il est important de faire remarquer que la violation de vos droits en vertu de la Charte des droits des victimes ne crée pas un motif d’action. En d’autres termes, vous n’avez pas droit à des dommages-intérêts ni de droit d’appel par rapport à une décision ou à une ordonnance.