Des victimes de violence entre partenaires intimes : Témoigner en cour criminelle
La présent brochure vise à répondre à certaines des questions que se posent fréquemment les victimes de violence entre partenaires intimes. Il fournit de l’information sur certaines questions juridiques, notamment à propos du témoignage contre un conjoint, et il vous oriente vers les mécanismes de soutien, les services et les ressources qui peuvent vous aider à vous retrouver dans le système de justice pénale.
Toute personne qui est brutalisée ou menacée par son conjoint ou son partenaire ou par un ancien conjoint ou partenaire est une victime de violence entre partenaires intimes. Les services de polices et autres organismes policiers parlent aussi de victimes de violence conjugale ou de violence familiale.
Même si n’importe qui peut être victime de violence entre partenaires intimes, les statistiques dans l’ensemble du Canada montrent que la plupart des victimes sont des femmes.
Même s’il n’existe pas d’infraction ou de « crime» de violence entre partenaires intimes ou violence familiale, un partenaire violent peut être accusé d’actes qui sont de nature criminelle, comme les voies de fait, l’agression sexuelle, les menaces, l’intimidation ou le harcèlement criminel. L’appareil judiciaire prend très au sérieux les cas de violence entre partenaires intimes.
Est-ce que je vais devoir me présenter devant le tribunal?
Bien souvent, il n’y a pas d’autre témoin dans un cas de violence entre partenaires intimes. Il se peut donc que vous soyez obligée d’aller témoigner contre votre conjoint ou votre partenaire. Étant donné que vous êtes la victime, c’est vous qui pouvez normalement faire la meilleure preuve de l’infraction. Si votre conjoint ou votre partenaire se reconnaît coupable d’une accusation, il ne sera pas nécessaire de tenir un procès.
Mais s’il plaide non coupable, il y aura un procès. L’idée de participer à un procès criminel peut faire peur. Avec le temps, il arrive que la victime en vienne à souhaiter que toute l’affaire disparaisse. Cependant, il est important que le processus de justice pénale suive son cours. Des services de soutiens sont offerts pour aider les victimes.
Est-ce que quelqu’un m’aidera si je dois aller en cour?
Oui. La Direction des services aux victimes du ministère de la Sécurité publique peut vous aider. Certains corps de police municipaux ont une unité qui offre certains services de soutien et d’information aux victimes. Demandez aux policiers de prendre contact avec la Direction des services aux victimes ou communiquez directement avec elle. La Direction des services aux victimes peut vous fournir une foule de renseignements au sujet de l’administration de la justice pénale et du rôle que vous avez à jouer.
Si vous avez des questions au sujet du témoignage que vous allez faire en cour, vous pouvez vous adresser au bureau des procureurs de la Couronne.
La Direction des services aux victimes peut vous aider des façons suivantes :
- vous expliquer l’instance et le rôle que vous jouerez dans le processus judiciaire;
- répondre à vos questions au sujet des tribunaux, du rôle des différents officiers de justice (le juge, le procureur de la Couronne, l’avocat de la défense) et de l’accusé;
- vous informer de la façon de demander le remboursement des dépenses des témoins si le tribunal exige que vous témoigniez;
- assigner une personne de soutien devant les tribunaux pour vous écouter, vous montrer à l’avance la salle d’audience et être prête à vous soutenir lorsque vous témoignez;
- fournir des renseignements sur les ordonnances de non-publication et les aides au témoignage, au besoin;
- fournir des renseignements sur le moment et la façon de préparer une déclaration sur les répercussions du crime;
- fournir des renseignements sur la peine imposée;
- expliquer comment vous inscrire pour obtenir des renseignements sur la mise en liberté du contrevenant si l’accusé est incarcéré.
Vous pouvez communiquer avec la Direction des services aux victimes pour obtenir des renseignements et de l’aide. Vous pouvez obtenir de l’aide même si l’accusé plaide coupable et que vous n’êtes pas obligé d’aller au tribunal.
La Direction des services aux victimes peut aussi vous aider à planifier votre sécurité et à présenter une demande d’ordonnance d’intervention d’urgence.